dimanche 12 avril 2015

Les foulées de Gruffy: belle course ludique!

Juste après le trail des Glaisins, j'étais en train de me dire que cela ne me ferait pas de mal de faire encore quelques trails courte distance avant les mondiaux, lorsque je reçois un message de Lionel Baylot, un des organisateurs des foulées de Gruffy, qui me propose de prendre part au Trail Chéran Semnoz, toute nouvelle course organisée cette année: 25 km, 1400 m D+, parfait!


Je lui réponds avec enthousiasme. Mais au fil de la semaine, alors que, profitant de mes vacances, j'enchaîne les grosses sorties à vélo ou à pied, je commence progressivement à douter de mes capacités à venir à bout de cette course, d'autant plus que, la veille, on invite des amis et que je ne vais pas pouvoir me coucher aussi tôt que d'habitude. Cerise sur le gâteau, lorsque je me pèse (après deux mois à ignorer le pèse-personne) la veille de la course, je constate que j'ai pris plusieurs kilos (il me semblait bien que tous mes vêtements rétrécissaient :-)) et j'ai soudain l'impression d'être un vieux hippopotame fatigué plutôt qu'une coureuse affûtée.

Par contre, malgré ce peu d'optimisme quand à mes chances de faire quoi que ce soit de bien, je ne ressens rien du stress qui m'avait perturbé avant les Glaisins. Je crois qu'il fallait que je me lance sur une course courte et que, même si la course des Glaisins n'a pas du tout été une réussite, elle m'a au moins servi à me relancer, reprendre confiance et retrouver mes petites habitudes de course.

Le matin, j'effectue le trajet dans un semi brouillard comateux et peine à m'échauffer correctement. Il faut dire qu'il fait vraiment froid. Sur la ligne de départ, je croise Corail Bugnard, ma camarade de club, Sandrine Motto-Ros, qu'on ne présente plus ainsi que Lucile Besson, canadienne rencontrée aux Glaisins.

Le départ est assez roulant sur 5 km (120 m de D+ seulement), ce qui me convient parfaitement. J'ai besoin de me réveiller doucement! Je suis Romy (Salomon) et Corail. J'appréhende un peu les montées, mais finalement, lorsqu'on attaque enfin la première montée sur le Semnoz, je me sens assez bien. Je n'essaie pas de suivre Corail, par contre je double rapidement Romy. On alterne marche et course  et, au bout de 400 mètres de montée, on s'engage dans une descente facile sur une piste large. Je m'amuse bien et constate, en arrivant en bas, que je ne suis pas très loin de Corail (1mn environ). 

Vient une deuxième montée, plus raide, dans laquelle je constate que, parfois on va quand même plus vite en marchant qu'en courant. Je pensais être partie pour 500 mètres, mais au bout de 300 mètres, on attaque une descente qui devient de plus en plus raide et technique. Je regrette de ne pas avoir mieux lacé mes chaussures car j'ai quand même du mal à gérer ces pierriers instables recouverts de feuilles mortes. 

Arrivée en bas, j'aperçois Corail. D'après mes repères, elle est à environ 30 secondes. On traverse le Chéran, sur une belle passerelle et on rejoint un magnifique single qui longe le Chéran. En regardant ma montre, je constate qu'on n'a parcouru que 1000 m de D, et qu'il doit en rester donc encore environ 400! Mais je commence à fatiguer (Pourtant, on n'a fait que 16 km!). On monte, on descend, on tourne dans tous les sens et je force comme je peux pour rattraper Corail. Un peu plus loin, je constate que je me rapproche (environ 20 secondes d'écart). Je force tout ce que je peux, mais rien à faire, je ne la vois plus. 

Durant les 5 derniers kilomètres, je suis seule et un peu surprise de ne pas voir du tout Corail. Je me dis qu'elle a dû sacrément accélérer! Je suis impressionnée. Je suis aussi fatiguée (les cuisses se ressentent des grosses sorties de la semaine), mais les sentiers ludiques me plaisent beaucoup. On arrive enfin sur une route qui monte et on m'annonce l'arrivée à 1km. Je suis toute contente car je pensais qu'il en restait 3; pour une fois que c'est dans ce sens!! Je tente d'apercevoir Corail, en vain. 

L'ambiance à l'arrivée est incroyable, il y a énormément de monde. Aussitôt la ligne franchie, je cherche Corail pour la féliciter et partager mes impressions avec elle. Et c'est là que je la vois arriver derrière moi! En fait, elle a fait une petite erreur de parcours qui lui a coûté environ 1 mn, ce qui m'a permis de lui passer devant. Je suis contente d'avoir gagné mais aussi un peu déçue car j'aurais bien aimé batailler jusqu'au bout "à la loyale". Comme elle termine environ 1 mn derrière moi, je pense qu'on  se serait bien bagarrées sur la fin. Ce sera pour une prochaine fois!

En tout cas, je constate que j'ai enfin récupéré de la TransGranCanaria. Ca fait du bien. Un dernier mot pour recommander cette course, très sympa, avec une belle ambiance et des super organisateurs!

samedi 4 avril 2015

Trail des Glaisins: dur...dur!

Je tenais à participer au trail des Glaisins car j'éprouve une immense sympathie pour Jean-Marie Fontana et toute l'équipe de l'USMA 74, qui se démènent pour venir en aide à des enfants sévèrement handicapés ainsi qu'à leurs familles. De surcroît, l'organisation est bien rodée et le parcours ludique et technique. D'ailleurs, personne ne s'y trompe puisque cette course fait toujours le plein et est toujours bien relevée.

Les jours précédant la course, je suis bien nerveuse car je sens bien que je ne suis pas encore au mieux de mes capacités. Bien que je m'efforce de me détendre, je suis dans un état de nervosité extrême le matin de la course, au point que mes mains tremblent lorsque j'attache mes chaussures. J'ai beau me sermoner, me dire que c'est ridicule de stresser pour une course sans enjeu particulier, c'est mon inconscient qui prend le dessus..


Lorsque le départ est donné (départ que je manque de rater, toute absorbée par mes vaines tentatives pour retrouver un peu de sérénité), je sens vite que je ne suis pas dans le coup... la faute à ce stress imbécile qui me prive complètement de mes capacités. Comme tout le monde, je m'efforce de partir vite pour ne pas me retrouver bloquée lors des rétrécissements qui surviennent le long de la rivière. Alors que nous traversons le premier pont, je suis surprise de voir les coureurs continuer tout droit alors que les années précédentes, nous tournions à gauche. Je me dis que le parcours a dû changer cette année. 50 mètres plus loin, j'aperçois les autres filles devant moi qui font demi-tour... et je comprends que nous avons tous fait erreur! Catastrophe... car maintenant les plus lents sont devant! Et c'est parti pour plusieurs kilomètres de ralentissements, avec des gens qui doublent de partout, comme ils peuvent. 


A ce jeu de doubler n'importe où, puis de s'arrêter net derrière les bouchons, je m'épuise, je me stresse.. et je me dis que patauger dans la boue le nez dans le derrière d'inconnus, ce n'est pas mon truc. J'ai presque envie d'arrêter net et je me trouve aussitôt ridicule d'être si défaitiste. Vient enfin une montée plus large et je m'efforce de retrouver un bon rythme et une sérénité intérieure.

Je force comme je peux et, pendant un moment, je me sens bien. Mais sur les prés supérieurs du Mont-Lachat, je glisse dans la boue et me fais doubler par deux filles. Je regrette de n'avoir pas pris mes bâtons et je sens que j'ai trop forcé et que je m'épuise.
Vient enfin la descente, incroyablement boueuse. Je regrette encore plus mes bâtons, mais me dis que cela m'entraîne quand même la technique et l'équilibre. Tant bien que mal, j'arrive en bas et me décide enfin à vider mon surplus d'eau que je porte depuis le début. Avec la pluie et le froid, j'ai vraiment fait une erreur de me charger comme un chameau!
La seconde partie de course se passe mieux et j'arrive même à me faire plaisir dans certains bouts de montée et de descentes, même si mes chaussures commencent sérieusement à s'alourdir et à gêner ma foulée.
Arrive la dernière montée, qui se passe plutôt mal et durant laquelle je constate que mon effort du jour m'a bien entamée. Je rejoins comme je peux la ligne d'arrivée avec mes chaussures qui pèsent une tonne. Je termine 2eme, à 6 mn de Stéphanie Duc, énorme écart qui me laisse penser que je manque vraiment de tonus sur trail court et que je dois me reprendre en main d'ici les mondiaux.